vendredi 1 mai 2009

Tout est calme

Beaucoup de choses à dire ce mois ci :

Déjà, désolée pour ceux qui seraient venus ici à minuit tapante, la nouvelle du mois n'était pas prête. Oui oui, il faudrait que j'apprenne à m'y prendre bien plutôt, mais écrire dans l'urgence, j'avoue que j'aime bien, ça met une pression supplémentaire. Qui plus est, même si, comme ce mois ci, j'ai l'idée assez tôt dans le mois, j'aime laisser l'idée germer dans mon esprit.

Donc, la nouvelle du mois. Elle est un peu particulière. Déjà, c'est une sorte d'hommage à un truc que j'avais vu à la télé, il y a très très longtemps et qui m'avait vraiment marqué. J'ai eu l'occasion de le revoir dernièrement, mais la magie n'opérait plus. Alors j'ai vite effacé cette absence de magie pour ne me rappeler que de mes premières impressions. Pour garder l'esprit de l'épisode en question, il n'y a pas vraiment de fin, et encore moins d'explication.

Qui trouvera en premier la série et l'épisode en question ?

Ensuite, et bien c'est un semi anniversaire puisqu'il y a un semestre que j'ai commencé à bloguer et à poster une nouvelle par mois. Pour tout vous avouer, je n'étais pas sûre du tout de réussir à tenir aussi longtemps.

Pour information, le blog va déménager (oui oui, encore). J'ai enfin trouvé le type de site que je désire avoir, ne sachant pas créer un blog de A à Z. Pour le trouver, c'est par ici. Notez qu'il n'est pas encore terminé d'être paramétré, que la nouvelle de ce mois ci n'est pas encore affichée etc.. Je pense qu'il sera opérationnel dans le courant du mois, mais de toute façon, je mettrai une note particulière sur ce blog pour le signaler.

Enfin, là maintenant Miss A. tu peux le dire, cette nouvelle est la sixième, ce qui veut dire que L'APO peut commencer. Rendez vous sur le lien pour plus d'explications.

Cela sera tout pour ce mois ci, merci à tous de venir prendre les temps de lire mes dérivations imaginatives, bonne lecture et au mois prochain.

- "Bien joué sergent ! La 15ème division aéroportée va pouvoir faire le ménage, reposez vous, vous l'avez bien mérité. Oh ! Tant que j'y pense : l'état major a fortement apprécié que vous sauviez les civils, en récompense, vous recevrez un nouvel équipement, prenez en soin. Ça sera tout, rompez sergent !"

Le lieutenant Hugues prit soin de bien choisir dans son équipement, sa prochaine mission n'était pas simple. D'après le compte rendu de ses supérieurs, il lui faudrait faire preuve de discrétion. Il sera aidé par la diversion créée par une escouade de commando, mais elle ne durerait pas longtemps. Enfin, l'état major avait toujours à dramatiser : on lui prévoyait tout le temps moults difficultés, alors qu'au final, en suivant toujours le même modus operandi, c'était "two fingers in the nose".

Le cri des armes se fait entendre au loin, l'escouade est déjà en place. Le lieutenant Hugues s'avance sans un bruit dans la forêt. Il peut déjà voir le bâtiment qu'il doit atteindre, là où se trouve sa cible. Après s'être rappelé qu'il ne devait pas la tuer mais juste la kidnapper, il s'arrête un instant, observant les allers et venus des soldats ennemis. Il regarde sa carte et planifie son approche. Un soldat est nonchalamment en train de fumer une cigarette, adossé contre un arme. Le lieutenant Hugues a un sourire carnassier : trop facile !

Il sort son silencieux et rampe en direction du côté du futur mort. Ces soldats étaient vraiment trop crétins : ils ne savent que regarder devant eux. Le lieutenant vise la tête, il faut éviter de gaspiller des munitions, il tire et "BIIIIP" ... Bip ?

Hugues fronce un instant des sourcils en regardant autour de lui. Il lui faut quelques secondes avant de se rappeler qu'il avait mis les restes de la semaine à réchauffer au micro onde. Le temps d'envoyer son avatar cacher le corps du soldat mort et il ferme son jeu "Soldat IV". De toute façon, il a vraiment faim là et il veux reprendre son travail.

Juste le temps d'attraper sa tambouille, il serait bien incapable de dire ce qu'il y a dedans, et il se remet devant son pc. Il engloutit distraitement son repas tandis qu'il revoit ce qu'il a déjà codé. Ce n'est pas un travail à proprement parlé, avec contrat et tout, juste un codage personnel, mais il aime le nommer ainsi. Au moins, quand ses parents s'inquiètent de ne pas le voir sortir de chez lui, il peut toujours leur rétorquer qu'il a du boulot à terminer. Il a bien un vrai travail, à domicile, mais c'était tellement sans intérêt et rapide à gérer, qu'il a tout son temps pour de vraies et bonne occupations.

Les rares contacts humains, IRL comme on dit, qu'il a, ont du mal à comprendre sa passion pour son ordinateur. Hugues ne compte plus les heures où il a passé à tenter de le leur expliquer, sans grande réussite, il faut bien l'avouer. Au final, il a coupé les ponts avec ces gens, après tout, s'ils veulent lui parler, ils savent comment faire : internet est là pour ça.

Le temps de terminer son assiette, Hugues a terminé de faire le point sur son programme. Ses applications de communication avec le monde extérieur sont ouverts, et il ne s'inquiète pas d'y voir personne. Il faut dire qu'à 4 heures du matin, c'est un peu logique. L'assiette repoussée sur un coin, il se concentre sur son écran, ses doigts s'activant sur le clavier, comme en totale autonomie et ce n'est que parce que ses yeux menacent d'imploser, tant sa fatigue est grande qu'il se décide à aller se coucher.

Il ne se lèvera pas avant le début de l'après midi, et ainsi les jours passent les uns après les autres, ne mettant que très rarement le nez dehors. Certains ne comprennent pas la vie d'Hugues, ne voyant pas en quoi une existence qui se déroule le nez sur l'écran peut être bénéfique pour quiconque. Pourtant, Hugues s'y complait, totalement. Ainsi, il n'a de compte à rendre à personne, pas de besoin de s'obliger à un code social. Les contacts qu'il a pu établir sur internet, au cours des années, et bien plus simple. Evidemment, il y a beaucoup de non dits, mais c'est aussi l'avantage de l'écran interposé : rien ne l'oblige à se dévoiler totalement, pas besoin de porter un masque pour cacher ses émotions, ce qu'il pense.

Il serait simple de cataloguer Hugues comme étant un associal, mais il n'est pas non plus un "handicapé social". Il sait communiquer avec les autres, certaines femmes le trouvent même attirant. Disons simplement que comme toute personne passionnée, il vit totalement la sienne, ses ordinateurs, la programmation, le jeu. Bien entendu, il lui faut sortir de temps en temps, ne serait ce que pour avoir de quoi s'alimenter, acheter des cigarettes. Pour ses courses, il avait pris pour habitude de les commander sur le net, comme ses habits d'ailleurs. Mais il avait dû concéder à accepter cette corvée sous la pression parentale. Pour ses parents, tant qu'il sortait, rien que pour les courses, il n'était pas totalement coupé du monde.

Cette corvée, il va devoir la faire aujourd'hui : les placards, comme le frigidaire sont desespérants vides. Il pourrait bien commander une pizza, comme il fait souvent quand il n'a pas le courage de sortir, mais d'une part, le tabac vient aussi à manquer, et d'autre part il n'y a de toute façon personne de connecté pour une partie en ligne ou simplement pour discuter.

Hugues attrape un jean, s'habille et c'est dans un grand soupir qu'il sort de chez lui. En sortant de son immeuble, ses yeux mettent quelques secondes à s'acclimater à la lumière. Avec son habitude de toujours tirer les rideaux chez lui, il vit quasiment tout le temps dans une demi pénombre. Au moins, il n'y a personne dans les rues, il ne risque pas d'entendre brailler sans arrêt autour de lui. Etonnant comme le bruit d'autres humains peut être dérangeant alors qu'il est capable d'écouter à fond sa musique. Il traverse la route sans faire attention, de toute façon, il n'y a aucune voiture pour arriver au débit de tabac.

Il s'étonne vaguement de ne pas entendre de musique dans le bar à côté mais ne s'y arrête pas plus que ça, son esprit s'égarant sur les prochaines lignes de code qu'il compte taper. Au bout d'un moment, il regarde sa montre pour s'apercevoir que ça doit bien faire une dizaine de minutes qu'il attends pour acheter ses clopes, et toujours personne à l'horizon pour le servir. Il tente de héler quelqu'un qui doit être dans l'arrière boutique, sûrement à dormir. N'ayant aucune réponse, il passe sa tête dans le bar à côté, ni voit personne. En fait, ce qu'il prenait pour un jour très calme dans la rue est un jour tout vide : il n'y a absolumment personne. Comme si toute la population avait disparu.

Hugues se gratte un instant la tête, essayant de comprendre ce qu'il se passe. Ce n'est pas possible que toute une population disparaisse comme ça tout de même ! Hésitant un moment, il finit par se décider à se servir et prends quelques paquets de cigarettes. Il laisse l'argent qu'il doit et part vers le supermarché, se disant que c'est peut être juste ce coin. Il n'a pas lu les rss des infos ces derniers jours, possible que le quartier soit bouclé pour x ou y raison, même s'il est étonnant que non seulement le débit de tabac soit toujours ouvert, et que personne ne soit venu taper à sa porte pour le prévenir.

Il a un léger sourire à cette pensée : si des gens étaient venus taper à sa porte très tôt le matin, il n'aurait de toute façon rien entendu. Enfin, de toute façon, le supermarché n'est pas loin, il y trouvera du monde et l'aventure sera terminé. Le sourire se transforme en rire : il faudra absolumment qu'il blogue ça en arrivant chez lui, cela fera bien rire ses cyberlecteurs, surtout Jojo_44, il est toujours en train d'écrire des blagues dans les commentaires qu'il ou elle laisse.

Le rire devient un peu plus aigre quand, arrivé au lieu prévu, il constate qu'il n'y a aucune activité. Aucune mère de famille avec ses lardons braillards collés aux basques, et poussant un caddie au moins aussi lourd qu'elle, pas de personne stressée poussant tout individu ayant le malheur d'être sur son chemin. Le vide est le même une fois entré à l'intérieur du supermarché : les frigidaires industriels tournent toujours, conservant les aliments, les lumières éclairent le tout, mais personne, pas la moindre âme qui vive.

C'est la tête remplie de questions qu'Hugues attrape un caddie, allant de rayon en rayon pour le remplir autant que possible. Il ne s'inquiète pas vraiment pour les raisons de cette absence d'habitants, juste sur le pourquoi du comment. Ne pouvant plus rien mettre dans son caddie, il sort du supermarché le poussant avec difficulté, tant il est plein, jusqu'à chez lui. Si jamais on l'interroge un jour sur ce vol, il ne pouvait s'empêcher d'appeler cela ainsi, il n'aurait aucun mal à expliquer la situation. Après tout, quand on pense être le seul être humain dans le quartier, on ne peut qu'avoir tendance à prendre certaines libertés.

Le voyage du retour ne se fait pas sans peine, le tabagisme, le manque d'habitude d'exercices physiques, et surtout le poids du caddie n'aidant en rien. C'est un Hugues très essouflé, exténué qui ouvre, enfin, la porte de son appartement.

Après s'être affalé sur son canapé, le temps de reprendre son souffle, il se décide à ranger ses courses, ainsi cela sera fait. Avec tout ce qu'il a prit, il en a pour des semaines sans avoir besoin d'y retourner, il aura juste besoin de ressortir pour ses clopes, et s'il n'y a toujours personne, alors il embarquera des cartons de cartouches, ainsi, il sera vraiment tranquille pour un long moment.

Les corvées étant enfin terminées, il s'installe devant son pc, commençant par voir s'il arrive à trouver la moindre info sur ce qu'il se passe dehors, c'est que ça le titille, un peu, quand même. Mais rien, absolumment rien. En fait, les dernières infos qu'il trouve remonte à trois jours, et pas seulement pour son pays, mais pour tous les pays dont il peut lire l'écriture. D'ailleurs, en y repensant, cela fait quelque temps qu'il n'a pas chatter avec quelqu'un que ce soit par messagerie instantanée. Enfin, il s'en préoccupera plus tard, pour le moment, il a ces lignes de code qu'il avait en tête tout à l'heure et il a bien envie de voir s'il arrive à imbriquer ça avec ce qu'il a déjà programmé.

Les jours passent, chacune ressemblant au précédent, et c'est seulement quand Hugues constate qu'il n'a plus aucun accès à internet qu'il se rappelle qu'il n'y a plus personne à l'extérieur. En même temps, pourquoi s'en faire ? D'accord, c'est dommage de ne plus pouvoir surfer, chatter etc., mais ce n'est pas comme s'il ne pouvait plus jouer sur l'un de ses pc ou bien programmer. Même si, évidemment, là, il se demande qui pourra voir la petite merveille qu'il est en train de coder. Et puis, il a toujours de quoi fumer, boire et manger. Il faudra d'ailleurs qu'il pense à faire attention la prochaine fois qu'il fera le plein de nourriture : il risque d'y avoir des aliments périmés.

Hugues aurait pu vivre ainsi pour le restant de son existence : il a tout ce dont il a besoin et ce, ô joie, sans voisin qui fait du bruit, sans parent pour lui rappeler l'importance d'une vie sociale, sans ex qui aimerait bien le voir sortir de sa pénombre, et qui sait, retenter une vie à deux. Non, Hugues, pour la première fois de sa vie, est vraiment heureux.

Seulement, comme sa connection internet qui aurait eu besoin de présences humaines pour éviter que le pilone ne viennent arracher les câbles et provoquer un incendie dans un quartier lointain. Les centrales électriques abandonnées par les mains humaines s'arrêtent une à une. Peut être est ce dû à un dysfonctionnement matériel, peut être, là aussi un incendie s'est déclarée, de multiples raisons sont possibles, toujours est il qu'elles ne fonctionnent plus.

Après des semaines, peut être même des mois, sans vie extérieure, Hugues perds la seule chose qu'il sait faire, qu'il aime faire : être devant son ordinateur. Il arrive bien à s'en arranger un jour ou deux, il a encore un portable avec une batterie pleine, mais cette dernière ne perdure pas, hélas. Il pourrait passer par une phase de colère, voir de déni, mais clairement, à quoi bon ? Et puis, le déni serait vraiment ridicule puisque non, son ordinateur ne s'allumera pas juste parce qu'il est persuadé qu'il y a encore de l'électricité.

Hugues s'allonge sur son lit, recroquevillé sur lui même. S'il n'était pas aussi effondré, s'il lui restait un semblant de cynisme, il écrirait "lol" sur un papier, pour cette blague de mauvais goût.

2 commentaires:

Stéph a dit…

Premier au commentaire ! :)

Comment dire... j'ai eu un drôle sentiment de malaise à suivre ce cher Hugues dans une nouvelle aventure : pour une fois qu'on voit un survivor ne cherchant même pas à savoir ce qui s'est passé...

Pour la série, je sens bien "Aux frontières du réel", quant à l'épisode, je donne ma langue au chat !
Mais à quand la suite du Marteau ???

Mirandar a dit…

J'ai pas trop accroché à celui-là. Je ne sais même pas quoi en dire en fait, à mon avis il ne se passe pas grand chose ce qui doit me laisser sur ma faim (et fin ^^).

Pour l'épisode, peut-être un aux frontières du réel effectivement (ou au delà du réel). Le genre d'épisode qui se termine en queue de poisson avec la voix off grave qui essaye de nous faire prendre conscience de quelque chose ^_^