lundi 22 décembre 2008

Crémaillère (2)

Plutôt que de refaire une note, je remonte celle ci. Oui, je suis feignasse, et je l'assume.

Et bien voilà, nous y sommes : le nouvel hébergeur pour les nouvelles qui paraitront chaque 1er du mois. Il y a encore pas mal de choses à faire, genre des couleurs, la mise en page, toussa toussa, mais l'endroit me plait déjà nettement mieux que l'ancien. Bon, évidemment, il y a des trucs qui me plaisent pas, mais je suis du genre ... très difficile, je crains qu'il n'y en ait aucun qui me satisfasse pleinement.


Si vous avez la moindre suggestion, il ne faut surtout pas hésiter. Je ne me rend pas spécialement compte si l'endroit n'agresse pas l'oeil, par exemple.

De l'ancien blog, je ne transfère que les nouvelles et le coin lecture, les singeries des songeries ne sont pas bien utiles.

J'espère que vous prendrez plaisir à parcourir mes bafouilles.

Edit : Quelques améliorations qui me manquaient, merci à Plantouille pour sa patience afin de tout bien m'expliquer comment procéder. La dernière chose à changer, c'est la couleur, je n'arrive pas à me décider. Perso, un écran blanc et une écriture noire me fait mal aux yeux, mais je n'ai pas envie de faire l'inverse non plus, donc, je me tâte.

Pour le reste, ce sont surtout des détails, je ferai quand l'envie m'en prendra.
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lundi 1 décembre 2008

[Prologue] Malleus Maleficarum (Le marteau des sorcières)

Le Malleus Maleficarum, plus communément appelé Malleus, date de plus de 600 ans. Son apparence extérieure, faite de pierres noires, rappelle à tous l'austérité des lieux. Même si on est pas appelé à entrer dans le bâtiment, on ne peut s'empêcher de frissonner en passant à côté. Tout le monde sait que quiconque passe les énormes portes en bois du Malleus, contre sa volonté, n'en revient jamais. Quant à ceux qui y étaient invités, ceux dont la présence était requise, les plus superstitieux disent d'eux qu'ils portent comme une marque sur eux, comme une aura.

Comme toujours, il y a énormément de monde au Malleus. Les gens s'affairaient dans tous les sens, mais en dehors du bruit de pas sur le parquet dans les couloirs, les portes qui claquent, aucun autre son ne se faisait entendre. La tenue des personnes présentes rajoutaient à l'aspect irréel : tous portaient la même longue cape noire qui recouvrait un costume de la même couleur, capuche relevée recouvrant une grande partie de leur visage. Certains portaient même un masque blanc, impassible et surtout méconnaissable. Parfois, quand une cape se relevait légèrement, on pouvait entr'apercevoir un pentacle accroché au col, l'une des rares touches qui peut distinguer une personne d'une autre puisque tous n'avaient pas la même couleur.

Tout le monde se figea quand on entendit un hululement. Comme d'un commun accord, sans que la moindre parole ne fusse prononcer, ils se dirigèrent tous dans la même direction. On pouvait presque entendre un soupir de soulagement, enfin, ça allait commencer. Après tout, n'étaient ils pas tous là pour cela ? Le procès allait reprendre.

Ils se retrouvèrent tous dans ce qui semble être un amphithéâtre, à ceci près que bien qu'il risquait d' avoir du spectacle, il n'y avait aucune scène. L'endroit était frais mais c'était destiné à changer très vite vu que près de 100 personnes étaient en train de s'installer, cette fois, tous portaient un masque, mis en valeur par leur capuche légèrement rejetée en arrière.

Face à eux, un siège, encore inoccupé. Personne n'aurait voulu s'y installer, et de ceux qui l'avaient fait, par le passé, peu pouvaient encore parler de ce qu'ils avaient ressenti. Ce n'était pas tant le siège en lui même, enfin si mais pas seulement, mais surtout d'être face à ceux qui sont là pour juger l'occupant. Des juges sans visage mais dont on est sûr qu'ils sont en train de fixer, intensément, l'accusé, et pendant ce temps, derrière soi, les accusateurs que l'accusé ne pourrait voir de par sa position. De chaque côté de ce siège central, deux grandes cuves qui seront les témoins du verdict des juges : devant chacun se trouvaient deux boules, l'une blanche, l'une noire, quand le moment sera venu, il leur faudra décider laquelle des deux rejoindra la cuve lui correspond.

Tous les masques se tournèrent en même temps quand une porte s'ouvrit pour laisser entrer un homme. Son regard, d'abord hagard, se transforma en terreur en voyant tous ces masques. Ses geôliers le trainèrent jusqu'à la chaise centrale sur laquelle ils le forcèrent à s'assoir puis le laissèrent là, sans l'attacher. De toute façon, c'était inutile, son visage creusé et tuméfié témoignait des mauvais traitements ainsi que d'une mauvaise alimentation qui le laissait sans force. L'un de ses genoux avait un angle peu conventionnel, ce qui pourrait expliquer pourquoi ses gardes l'avaient amené sans lui laisser la possibilité de marcher,

Le procès de Hugues Juty'Amp, de la famille Amp et de la ville natal de Juty, avait commencé depuis deux semaines. Son incarcération remontait à plus de deux mois. Comme souvent dans ce genre de procès, il avait été emprisonné suite à une dénonciation. De cette dénonciation s'en était suivi la recherche de preuve, puis enfin, le procès.

Hugues Juty'Amp avait été un bel homme, bien né, il avait bénéficié pendant toute sa vie de la protection de sa famille. Son père était un homme influent, malgré les travers de son fils, il avait toujours réussi à le sortir des mauvais pas où ce dernier s'embourbait. Seulement, cette fois, il n'avait rien pu faire pour lui, il ne pouvait même pas nier l'évidence puisque les faits s'étaient produits sous ses yeux.

Les faits s'étaient déroulés lors de la nuit de Walpurgis, à Juty, alors que tous célébraient la fin de l'hiver. Ce sabbat avait eu une dimension particulière car la saison froide avait été rude, le printemps avait eu un bon mois de retard. Chacun voulait oublier ces morts dû au froid, et plus encore, ils espéraient retrouver les bonnes grâces des faiseurs de miracle. Ces derniers étaient capables d'influencer sur le temps et pouvaient littéralement renverser une ville pour quiconque n'entrait pas dans leur bonne grâce, et c'était le cas de Juty.

Hugues Juty'Amp était connu pour sa déviance, son incapacité à être ne serait ce qu'un receptionneur, mais il avait toujours réussi à franchir le pas de trop. Jusqu'à cette nuit là. Après une soirée trop arrosée, il était arrivé de nulle part pendant le sabbat, insultant toutes les personnes s'y trouvant, les maudissant pour leur stupidité, leur petitesse d'esprit. Le dégoût des personnes présentes atteignit son paroxysme quand Juty'Amp évoqua les arts scientifiques comme seuls capable de les aider tous, que ce n'était pas des grigris qui pourraient les sauver.

L'un des participants était alors allé alerter les autorités, et c'est un Hugues Juty'Amp, dormant sur un banc, une bouteille vide à la main, qui fût emmener sans ménagement en prison. Voulant montrer l'exemple, et à cause du passé de Juty'Amp, ses accusateurs cherchèrent à allonger la liste d'accusation. Ainsi, il n'était plus seulement jugé pour avoir perturbé un Sabbat, mais aussi, et surtout, pour sa déviance.

Ses premiers jours de détention ne se résumaient qu'à deux seules choses : torture, recherche d'aveux. Même si, pour ce dernier point, ce n'était pas vraiment nécessaire compte tenu des propos qu'il avait tenu lors du Sabbat. Les témoignages étaient arrivés très rapidement, mais Juty'Amp savait qu'il était condamné avant même la fin de son procès lorsque son propre père vint compléter un peu plus la liste des charges. Si même l'homme qui l'avait tant protégé ne le faisait plus aujourd'hui, que lui restait il ?

Tout ceci allait enfin prendre fin : il était là pour entendre le verdict. Juty'Amp s'était souvent dit, pendant la procédure, qu'il aurait été nettement plus simple de le condamner dès le premier jour, mais cela aurait retiré le plaisir à ses bourreaux de le torturer. "Qu'ils soient tous maudits, se disait il, eux et leur magie toute puissante ! D'autres viendront, de ceux qui sauront démontrer que l'on peut se passer de toute cette magie, et ils verront ... oui, ils verront !"

Il entendit à peine le rappel des chefs d'accusation prononcés, d'une voix rauque, derrière lui. Il n'avait même pas fait attention à l'arrivée du Grand Ordonnateur. Trop fatigué, trop de douleurs lui traversaient tout son corps, il aurait voulu leur dire d'aller plus vite, que tout cela cesse, mais, même cela, il en était incapable.

L'heure du verdict était enfin arrivée. A la fin de la lecture du Grand Ordonnateur, chaque juge leva une main, quasiment tous en même temps et l'une des deux boules disparut pour réapparaitre dans l'une des deux cuves. Celle qui était à gauche de Juty'Amp receptionnait les noires, et représentait sa culpabilité, tandis que celle de droite était pour les blanches et sa relaxe. En un rien de temps, chaque juge eût envoyé sa boule, et il ne fût pas nécessaire de compter dans l'une des deux cuves : il n'y avait pas la moindre boule blanche à droite de Juty'Amp.

Le Grand Ordonnateur demanda alors aux juges si un receptionneur n'était pas encore prêt. Devant l'absence de réponse, il ordonna que la sentence soit exécutée sur le champs. Les 100 juges se levèrent comme un seul homme et tendirent leur main vers Hugues Juty'Amp, comme pour l'appeler à les rejoindre. La dernière chose que vit celui ci fût de longs éclairs se diriger vers lui.

Il n'était pas nécessaire que l'exécution soit publique. Au moment même où Hugues Juty'Amp, reconnu coupable de déviance, relacha son dernier souffle, au moment où les 100 juges l'exécutèrent, 100 réceptionneurs, répartis sur différentes places de la ville, hurlèrent d'une même voix.



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Racines - Alex Haley

Pour commencer cette rubrique, autant parler d'un des livres qui m'a le plus marquée. Je l'ai lu alors que j'étais en première année de fac, je terminais tout juste cette période que certains métis connaissent, à savoir une interrogation sur l'autre pays où l'on ne vit pas mais dont on a des origines, une autre culture, une autre histoire. Je découvrais Miriam Makeba, Lucky Dube ainsi que plusieurs musiques ethniques de différents pays africains. C'est ainsi que je suis venue tout naturellement à découvrir "Racines", c'était presque un passage obligé.

J'arrête le blabla et je parle du livre, oué oué, c'est bon !



L'histoire est censée reprendre celle de l'auteur, celle de ses origines. Grâce au nom de son ancêtre, Kounta Kinte et celui d'un instrument, de mémoire, dans la langue de Kounta Kinta, le narrateur réussit à remonter jusqu'au tout premier de sa famille à avoir vécu aux Etats Unis. Ce dernier vivait à l'origine en Gambie et fût arraché à sa terre par les esclavagistes pour l'emmener aux Etats-Unis. Il y découvre les conditions de l'esclavage, des esclaves qui ont tout oublié de leurs racines africaines, l'obligation de se soumettre si l'on ne veut pas mourrir. Tout ceci se mélangeant avec sa volonté d'être ce qu'il a toujours connu : un homme libre, fier de ce qu'il est et de son histoire.
Le narrateur traverse ainsi les 7 générations, de l'esclavage à l'émancipation, la guerre civile américaine, la volonté des toubab (blancs) à ne pas perdre l'une de leur principale source de revenus puis l'impact de leur regard sur ces hommes et femmes noirs.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu un avis sur la plume de l'auteur, par contre l'histoire est passionnante. On m'avait présenté ce livre comme une histoire réelle, mais bien qu'il s'avère que de forts soupçons indiquent que tout est romancé, cela ne retire rien à sa qualité.

Cette histoire a été transposée en mini série pour la télévision, d'après ce qu'on m'en a dit, quand cette série a été passée au Sénégal, une nouvelle colère, chez les jeunes surtout, s'était à nouveau fait sentir. La cicatrice profonde qu'a laissé l'esclavage en Afrique est encore bien présente et elle a bien du mal à guérir.

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